La fleur des pois ©Eric Dargenton
éditions Traversées
ISBN 978-2-931077-01-6
janvier 2021
15 euros
Ce deuxième recueil rassemble 35 poèmes et comporte 63 pages.
Convaincu que tout sujet peut être vecteur de poésie, j'ai fait mon miel de thèmes variés.
L’inspiration s'y fait tour à tour méditative ou purement descriptive.
Ainsi le lecteur rencontrera-t-il au fil des pages un sans-abri endormi sous la neige, un vieux pommier luttant contre la bise hivernale, une couleuvre
malheureusement confondue avec une vipère, ou des évocations de figures féminines enchanteresses.
Quant aux formes employées, les mètres traditionnels, pairs et impairs, heptasyllabes ou alexandrins, sont à la fête, le temps de composer un sonnet ici, un
triolet là, ou plus simplement de faire suivre une série de quatrains.
Bonne lecture à toutes et tous !
Le livre est disponible à la vente sur le site des éditions Traversées (revue-traversées.com) :
https://revue-traversees.com/2021/02/16/nouveau-aux-editions-traversees-3/
Il peut aussi être commandé directement à mon domicile, pour 15 € frais d'expédition compris.
Le pommier
Il se convulse ; il craque ; il a mauvaise mine.
Janvier prend pour hochet le tronc du vieux pommier
Dont la pluie et la bise ont plumé le cimier,
Et l'on croirait son bois rongé par la vermine.
Mais il ne voudrait pas, lui que la saison mine,
Des cieux d'or où grandit le langoureux palmier :
Il sent déjà frémir en secret le premier
Bourgeon de ses rameaux endimanchés d'hermine.
Il souffre comme toi qui vaillamment attends
Pour ton esprit glacé les rayons du printemps :
Si sous les vents du sort tu te courbes, brin d'herbe,
Tu t’extrairas bientôt d'éphémères douleurs,
Tu te redresseras, revigoré, superbe,
Comme l'arbre sorti de l'hiver tout en fleurs.
© Eric Dargenton
Encore pour Elle
Ô triste, triste était mon âme
A cause, à cause d’une femme.
Verlaine
En battant des ailes gaiement,
Ce jeune et frêle sentiment
Veut planer jusqu'à son oreille,
Mais les vents malmènent son vol
Et, plein d’envie, il reste au sol,
Comme le renard sous la treille.
Cupidon, petit dieu têtu,
Tu la vises pour rien : sais-tu
Qu'elle demeure inaccessible ?
Veux-tu cesser de décocher
Ces traits vains, malhabile archer ?
Ne fais plus de son cœur ta cible.
Hélas, puisqu'il m'est interdit
De l'aimer, la raison me dit
Lugubrement ce qu'il faut faire :
A mon cœur mettre le bâillon ;
Étouffer dans l'œuf l'oisillon ;
Jouer celui qu'elle indiffère ;
Paraître auprès d'elle grimé ;
Sur ma langue, sitôt formé,
Faucher net le mot qui s'élance ;
Équiper cet amour dément
De l'accablant harnachement
Et des mors d'airain du silence.
© Eric Dargenton